La plupart des maisons de Donzy-le-Pertuis n'ont pas d'âge ; leurs origines se perdent dans la nuit sans documents des premiers siècles chrétiens. Bâties des mêmes pierres de calcaire sec, plat et noueux dont sont faits les murgers alentour, on dirait qu'elles ont été conçues une fois pour toutes, et sont fixées dans l'éternité, avec leurs murs d'ocre chaude, leurs toits bas de tuiles creuses à la romaine, leurs galeries d'escalier extérieures et leurs menus jardins clos.
L'église seule, par ses caractères archéologiques, confère au vieux village une date à peu près précise. L'on sait peu de chose de la paroisse dont elle était le siège, sinon que celle-ci était « unie » à l'église du prieuré de Blanot, dépendant de Cluny ; à ce titre, elle relevait elle-même de la grande abbaye, et porte toutes les marques de la belle construction religieuse de la Bourgogne méridionale à l'époque romane ; huit à neuf siècles de durée, au long desquels elle a recueilli tous les actes de la vie paroissiale : baptêmes, mariages, sépultures ! Ses cloches, maintes fois refondues, ont sonné à tous les échos les évènements majeurs : l'alerte du feu, les guerres et les retours à la paix, les révolutions...
En plan, l'église de Donzy se compose d'une nef unique, plafonnée, dont la simplicité contraste avec le beau développement des parties orientales, transept et abside, seules voûtées. A la croisée du transept, c'est une coupole dite « sur trompes d'angle », procédé dont les exemples les plus anciens « Blanot entre autre » remontent dans la région à l'an mille environ ; l'abside est couverte, elle, d'un cul-de-four en plein cintre, soit d'une calotte en demi-sphère parfaite.
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